SOMMAIRE
Introduction
A)
Côtes
littorales bretonnes
B)
Chou-fleur
C)
La
fougère
D)
Déchirure
de sac plastique
A)
Courbes
fractales, construction d’une fractale
B)
Ensemble
de Mandelbrot
A)
Autosimilarité
B)
Dimension
fractale
C)
Fractale
et théorie du chaos, (l’effet papillon)
Conclusion
Lexique
Bibliographie
Introduction :
Jusqu’au siècle dernier, les
mathématiciens n’étudiaient que les formes parfaites comme les triangles et les
cercles, c’est-à-dire la géométrie euclidienne. Des formes aussi régulières
existent-elles dans la nature ?
- pensons aux dentelures d’un littoral ou aux reliefs déchiquetés d’une
montagne. Contrairement au cercle, qui devient de plus en plus lisse et net
lorsque nous l’agrandissons, la montagne reste tout aussi déchiquetée au fur et
à mesure dont nous nous en rapprochons, parce que nous en distinguons de plus
en plus les détails. Jusque vers les années 1970, ces formes irrégulières
étaient difficilement étudiées et peu comprises, elles étaient considérées
comme des « curiosités mathématiques ». Enfin, en 1975, le
mathématicien français Benoit Mandelbrot donna un nom à ces formes indéfiniment
irrégulières dans l’un de ses ouvrages: il forgea le néologisme
« fractal » et en fit l’objet d’une nouvelle discipline : la
géométrie fractale.
Le mot « fractal » est formé à
partir de l’adjectif latin « fractus » qui signifie
« brisé », « irrégulier ». Ce mot a été créé pour désigner
un type d’objets qui se distinguent des formes géométriques comme la droite ou
le cercle par leur irrégularité. Les fractales sont des objets mathématiques
comme le sont les nombres entiers ou les quadrilatères ; ce sont des
figures géométriques de structure complexe qui se répètent à l’infini à
l’intérieur d’elles-mêmes, à des échelles très petites ou très grandes. Prenons
pour exemple les poupées gigognes, ou poupées russes : c’est une figurine
creuse en bois qui s'ouvre en deux horizontalement, révélant ainsi à l'intérieur
une figurine similaire mais de taille plus petite. Cette seconde figurine
renferme elle-même une autre figurine, et ainsi de suite. Généralement, les
formes géométriques simples et classiques perdent leur forme primaire quand
elles sont agrandies, c’est-à-dire que la partie agrandie devient plus lisse et
sans détails. Or les objets fractals comportent toujours des irrégularités et
les mêmes détails quelques soit l’agrandissement effectué.
Les fractales peuvent êtres classés en
trois catégories :
-
Les fractales
aléatoires : elles ne sont pas contrôlées par des mécanismes ou des
formules. Ce sont par exemple les paysages fractals, des fractales dites
naturelles, soit tout ce que l’on peut trouver de naturel qui possède une
structure fractale. Les fractales aléatoires sont les plus utilisées car elles
correspondent à la plupart des phénomènes irréguliers, des reliefs et peuvent
êtres applicables dans plusieurs disciplines.
-
Les systèmes de
fonctions itérés ou IFS (Iterated Function System) ont une structure compliquée
mais sont générées par une théorie développée par John Hutchinson en 1981,
utilisée dans le cadre de la géométrie fractale par Michael Barnsley. Les
fractales IFS présentent donc la propriété d’autosimilarité, que nous
expliquerons dans la partie de notre TPE concernant les propriétés fractales.
-
Enfin, les
fractales sont construites par récurrence, pour chaque point dans un espace. Ce
sont des itérations, c’est-à-dire des répétitions de polynômes complexes en
eux-mêmes comme l’ensemble de Mandelbrot que nous présenterons par la suite.
Nous commencerons par de nombreux
exemples et applications fractales que nous pouvons retrouver dans la nature et
notre environnement. Dans une deuxième partie, nous aborderons les fractales
comme une forme mathématique. Puis, pour finir, nous étudierons les propriétés
des fractales.
Les fractales
sont à la base d’un nouveau système de géométrie permettant de représenter des
objets très irréguliers tels que les reliefs montagneux, les amas galactiques
ou les côtes rocheuses très découpées. Les choux-fleurs, les arbres, les
nuages, les éclairs électriques, les montagnes, les poumons, les vaisseaux
sanguins : ce sont tous des fractales naturelles. Ces dernières sont
toutes des éléments et des phénomènes de la nature qui présentent des
propriétés fractales. Cette catégorie regroupe donc les fractales qui se
rapprochent le plus de notre quotidien. Mais ces objets naturels ne sont pas de vraies fractales, puisque
leur complexité n'est pas infinie. La complexité s'arrête au niveau de l'atome,
et non au niveau de l'infiniment petit. De même, elle ne s'étend pas dans
l'infiniment grand.
Dans cette partie, nous allons vous
présenter, les côtes bretonnes, le chou-fleur, la fougère et enfin, un exemple
un peu moins naturel, le sac plastique.
A) Côtes
littorales bretonnes
Les objets fractals ainsi définis ont des caractéristiques spécifiques
assez étonnantes qui vont à l'encontre du sens commun.
Prenons un exemple : à votre avis quel est la longueur de la côte de
Bretagne, entre Nantes et Le Havre ? Les dictionnaires et les atlas
géographiques avancent des valeurs très différentes. Serait-ce parce que
personne n'a vraiment mesuré cette distance ?
Si nous devons mesurer une longueur (une droite) de 1 m avec une
règle de 20 cm, cette règle sera contenue 5 fois dans la longueur à
mesurer. Si nous utilisons une règle de 10 cm, elle sera contenue
10 fois ; si elle fait 5 cm, elle sera contenue 20 fois. Supposons
maintenant que la ligne à mesurer est plus ou moins courbe. En faisant le même
procédé avec une règle de 20 cm, nous ne pourrons pas suivre exactement la
courbure de la ligne et nous sous-estimerons sa longueur en comptant le nombre
entier de fois que nous appliquons la règle sur la ligne. Avec une règle de 10 cm
le résultat se rapprochera de la taille de la courbe. Plus la règle utilisée
sera courte, mieux nous pourrons suivre le contour de la courbe, et plus le
résultat sera précis.
En termes plus mathématiques, le résultat converge
vers la longueur exacte de la ligne lorsque la règle atteint une dimension
négligeable par rapport à la courbure de la ligne.
Au sens de Mandelbrot dont nous parlerons aux § 2, les longueurs de la
côte est infinie : si nous utilisons un segment infiniment petit, la longueur
de cette côte devient infiniment longue !
Mandelbrot imagine, pour
pouvoir décrire cette longueur infinie, la notion de dimension fractale. Pour
Mandelbrot, le contour de la côte de Bretagne a une dimension probablement
située entre 1 et 1,5. Plus ce contour est replié, plus il "occupe de la
place sur les plans", et donc plus il tend à remplir la deuxième
dimension. Avec les objets mathématiques bien définis, on peut calculer
précisément cette dimension fractale. Pour avoir une longueur plus précise de la côte, il
suffirait donc d’avoir une carte plus précise et plus grande.
Nous allons
maintenant nous intéresser à un légume que vous connaissez bien: le chou-fleur,
aussi appelé asparagus major.
B)
Chou-fleur
Le chou-fleur a une forme très complexe. Il ressemble
à une section de sphère entourée de
feuilles. Si on regarde de plus près la
surface du chou-fleur, nous constatons
que celle-ci est constituée de cônes qui se juxtaposent de manière enroulée en
spirale, formant ainsi des volutes qui constituent elles-mêmes des cônes
similaires aux premiers, mais d'échelle plus petite. Si nous ouvrons le chou-fleur en le cassant,
nous observons une structure en branches principales qui se séparent en
branches plus petites. La première division se produit sur la branche
principale d'origine, et peut donner de 3 à 8 branches secondaires. Cette
division se reproduit de la même façon à
chaque étage avec régularité. A vu d'œil, nous pouvons distinguer entre 5 et 8
étages de divisions entre la branche d'origine et la surface du chou-fleur. A
chaque étage, les subdivisions sont proportionnellement similaires. Pour cette
expérience nous avons supposé qu'un chou-fleur, était composé d'une imbrication
de choux-fleurs plus petits qui ont à peu près la même taille et la même forme.
Ainsi nous n'avons pas pris en compte que ces "réductions" de
chou-fleur étaient de forme irrégulière.
Donc nous n’avons pu que remarquer l’autosimilarité, qui indique qu’un même
motif est répété indéfiniment à des échelles de plus en plus petite et qui est
une propriété des fractales que nous étudierons au § 3, sans démonstration.
Nous pouvons en conclure que, dans la nature, nous trouvons
des objets qui représentent les
caractéristiques mathématiques d’une courbe connue sous le nom de flocon de Von
Koch que nous étudierons au § 2 : une
répétition à toutes les échelles d'un motif similaire. Sur ce principe de subdivision et de
répétition, nous pouvons énumérer une multitude de formes qui ressemblent à des
objets naturels. Ces procédés sont souvent
utilisés pour créer des décors en images de synthèse comme des paysages
imaginaires frappants de réalisme, ou
même des textures qui imitent les tissus
et la pierre.
C) La fougère
Un
mathématicien s'est intéressé de près aux objets de la nature, et a montré que
l’on peut en fait générer toute forme, aussi complexe soit-elle, en utilisant
un ensemble de fonctions simples itérées un grand nombre de fois.
La
fougère ici est un autre exemple de forme fractale. Ce sont en particulier les
feuilles ou frondes de la plante qui présentent cette particularité d’auto
similarité. En effet la structure de la fougère se répète à plusieurs niveaux, à chaque étape on
retrouve la même organisation, celle globale de la feuille
Mathématiquement, en
utilisant un ensemble de fonctions simples itérées un grand nombre de fois, on
peut obtenir des images de fougères très réalistes. Selon ce principe, on peut
simuler la croissance de nombreux végétaux ce qui donne des images difficiles à
distinguer de véritables photographies.
Fougère simulée par
une fractale
Voyons
maintenant l’exemple du sac plastique :
D) Déchirure de sac
plastique
La bordure des feuilles de certaines plantes comme les
lichens, les orchidées ou les laitues arborent des ondulations aussi
belles que complexes qui intriguent les scientifiques. Elles sont dites «
fractales », c'est-à-dire qu’elles présentent des similarités quelle que soit
l'échelle à laquelle on les regarde. Chaque ondulation est constituée d'autres
ondulations similaires trois à cinq fois plus petites, et ainsi de suite,
parfois jusqu'à la cinquième génération. Dans une étude publiée dans Europhysics
news en septembre 2004, des chercheurs ont pu expliquer puis simuler
numériquement l'apparition de ces mêmes formes lorsque l'on déchire un film
plastique, comme, par exemple, le sac plastique de supermarché. « L'origine
de ces ondulations est la même pour le plastique déchiré et certaines feuilles
en croissance, expliquent les chercheurs. Il s'agit d'un excès de
longueur à leur périphérie qui doit être compensé ». En effet, lorsque le
film plastique est déchiré, la zone proche des bords ainsi créés est étirée de
manière irréversible, elle ne retrouvera plus sa forme initiale. Dans les deux
cas de figure, la partie allongée doit se raccorder avec le reste de la
surface. C'est pourquoi elle se déforme en adoptant la forme qui lui coûte le
moins d'énergie. Les chercheurs ont donc calculé la solution la plus économique
pour le film plastique en espérant ainsi retrouver les formes fractales. Or il
est plus facile de courber une feuille que de l'étirer et ceci signifie que la
première déformation coûte beaucoup moins d'énergie que la deuxième. La feuille
va donc d'abord chercher à se courber de façon à minimiser l’énergie à dépenser.
Cela expliquerait des ondulations simples mais pas nécessairement l'aspect
fractal. Or, les chercheurs ont calculé que, pour minimiser cette énergie
coûteuse due à l'élongation, la surface déformée doit acquérir, en chacun
de ses points, une forme connue des mathématiciens, celle d'une selle de
cheval, répliquée à toutes les échelles. C'est exactement ce qui donne le
caractère fractal aux ondulations observées sur les plantes et les sacs
plastique. Ces recherches, à l’intersection entre les voies de la physique et
de la biologie, profitent aux deux disciplines en faisant émerger à la fois de
nouveaux problèmes et des méthodes de résolution innovantes. Nous pouvons même
jusqu’à aller penser que le sac plastique copie les plantes, donc la nature et
ainsi le comportement fractal de celle-ci.
Déchirure d’un sac plastique
Notre environnement est donc constitué de nombreuses
formes irrégulières présentant des propriétés fractales.
Dans ce paragraphe, nous abordons l’aspect
mathématique des fractales.
A) Courbes fractales,
construction d’une fractale
Les
objets fractals récurrents se définissent comme des structures obtenues par la
répétition d’un calcul géométrique (ou algorithme), sur une figure. Pour
construire des objets fractals, nous commençons avec un objet graphique
quelconque (ligne, triangle, carré, cube, etc.) et nous définissons une
opération, ou une série d’opérations, qui ajouteront un élément de complexité à
l’objet initial. Les transformations choisies à l’objet de départ doivent êtres
ensuite appliqués indéfiniment.
Les courbes
fractales sont les fractales les plus simples à représenter. Elles sont
obtenues grâce à une construction géométrique :
La plus connue
des courbes de ce genre est la courbe de Von Koch appelée habituellement « flocon de neige de Von Koch ». Cette courbe a
été publiée en 1904 ; c'est à cette courbe que
correspondent les figures ci-dessus.
Pour construire
cette courbe, il existe deux méthodes. La première méthode consiste à remplacer
le deuxième tiers d’un côté du triangle par un triangle équilatéral sans base.
Nous débutons donc avec un initiateur puis on remplace chaque segment de la
figure par le générateur (voir schéma ci-dessus). Une étape de la construction
va être appelée "itération", puisque l'on répète la même opération un
certain nombre de fois. La courbe de Von Koch est construite le plus souvent de
cette manière.
3 côtés 12 côtés 48 côtés 192 côtés
Il peut être également
construit d’une autre façon : il suffit de superposer un triangle
équilatéral sur le triangle initial, dont les sommets couperont les côtés de ce
dernier. Ensuite il ne reste plus qu’à répéter ce processus indéfiniment.
Mais de
nombreuses variations existent, en voici un exemple :
de la courbe de Von Koch
Théoriquement, pour obtenir
la fractale, il faudrait faire une infinité d’itérations lors de sa
construction mais au bout d’un certain nombre de fois les itérations ne seront
plus visibles à cause de leur petite taille.
Il existe une infinité de
manière différente de créer des courbes fractales : un autre exemple très connu
est le triangle de Sierpinski
(ci-dessous). Il est obtenu avec, au départ, un triangle équilatéral noir. Dans
ce triangle, nous évidons un triangle équilatéral dont les sommets sont les
milieux des arêtes du premier triangle. Ceci nous donne trois triangles noirs
équilatéraux plus petits avec lesquels on recommence le même processus.
Les étapes de la construction du triangle de Sierpinsky
Remarque :
Si
nous le construisons à partir d'un triangle de Pascal et que nous colorons les nombres pairs en
blanc et les nombres impairs en noir, alors le résultat est une approximation
du triangle de Sierpinsky. En effet, le triangle de
Pascal apparaît comme ci-dessous :
Chaque nombre s'obtient par la somme des deux nombres sous lequel il est
écrit, hormis pour les 1. Nous pouvons retrouver dans ce triangle un très grand
nombre de propriétés : la suite des nombres triangulaires, les puissances
de 2 ou la suite de Fibonacci que nous étudierons plus tard. Mais lorsque nous
colorons tous les nombres impairs, nous pouvons découvrir le triangle de
Sierpinsky !
Voyons
maintenant l’ensemble de Mandelbrot,
souvent considéré comme « la fractale la plus complexe ».
B)
Ensemble de MANDELBROT
Cet ensemble a été inventé
en 1981 et. Il représente le symbole des fractales. Il a été découvert par
Mandelbrot qui tentait de résoudre le problème suivant : Soit la suite Zn+1=Zn2+c
avec Z0=0 et c un nombre complexe quelconque. Mandelbrot s’est posé
la question suivante : suivant la valeur de c, quel comportement la suite
va-t-elle avoir ? Va-t-elle converger, diverger ou être cyclique ? L’idée est
de balayer, à l’aide d’un ordinateur une région de l’espace des complexes.
Mandelbrot créa de fascinantes représentations de fractales en gérant des
graphes et en utilisant ce que les mathématiciens appellent des « nombres
imaginaires ». Il découvrit un ensemble, appelé aujourd’hui l’ensemble de
Mandelbrot. Il devient de plus en plus morcelé lorsque l’on zoome sur de
petites parties qui, agrandies, révèlent qu’elles se répètent à l’infini. Les
mêmes formes de base apparaissent encore et encore, avec d’infinies variations.
L'ensemble de Mandelbrot peut être vu comme un gros bonhomme, avec une
tête, un ventre, deux bras, un cou, etc... Cette façon de voir est bien
pratique pour se repérer dans le monde imaginaire que représente l'ensemble de
Mandelbrot, en utilisant nos connaissances du monde réel. Mais lorsqu'on zoom
sur les frontières de Mandelbrot, on s'aperçoit par exemple que la tête
principale est elle-même constituée de plusieurs petites têtes (les
"oreilles"), qui possèderont à leur tour de nouvelles têtes (qu'on ne
pourra plus définir par analogie avec le corps humain) sur leur frontières, et
ce, à l'infini. Nous allons parler ici uniquement de têtes, mais nous
allons attribuer un numéro à chacune des têtes que nous allons explorer dans
notre expérience. Une "tête" est donc une boule ayant pris
naissance sur une frontière de l'ensemble de Mandelbrot.
On appelle tête numéro 1 la tête la plus grande de l'ensemble de
Mandelbrot, c’est-à-dire la tête principale du "bonhomme" située à
gauche. La tête numéro 2 sera la tête située sur le haut de l'ensemble de
Mandelbrot (elle correspond à ce qu'on aurait pu appeler "un bras du
bonhomme").
L'image
suivante montre concrètement les têtes n°1 et n°2 sur l'ensemble de Mandelbrot
complet :
La tête n°3 est la plus grosse tête entre les têtes n°2 et n°1
Après
avoir défini les deux premières têtes, il est très facile de repérer toutes les
autres. Plus une tête est petite, plus nous devrons effectuer de zooms pour
aller l'explorer, et plus son numéro sera grand. Nous allons maintenant, en un
premier temps repérer les têtes jusqu'à la tête n°8, puis nous les observerons
ensuite expérimentalement en analysant certaines particularités.
Chaque
tête possède à son sommet une antenne principale, qui se divise
en différentes branches. Par exemple, la tête ci-dessous possède
5 branches au total (en comptant l'antenne principale) :
Cette tête possède 5 branches : c'est une tête d'ordre 5
Le
nombre total de branches d'une tête (en comptant l'antenne principale comme une
branche) est appelé l'ordre de la tête.
La tête n°2 possède 3 branches en tout : c'est une tête d'ordre 3.
Parmi toutes les branches d'une tête, il y aura toujours une branche plus
courte que toutes les autres. Si on compte les branches dans le sens des
aiguilles d'une montre, en comptant l'antenne principale en dernier
alors le numéro attribué à la branche la plus courte est appelé le RANG
de la tête et celui attribué à l'antenne principale est l'ORDRE de la
tête.
On remarque que plus le numéro de la tête augmente, plus la tête
possède de branches, et plus le motif représenté par l'ensemble des branches
est complexe.
Un zoom est
indispensable pour déterminer le numéro de la branche la plus courte, mais
aussi pour déterminer le nombre total de branches :
Tête n°7
Zoom sur le haut des branches de la tête n°7
Grâce au zoom effectué entre les branches 13 et 26, on
constate sans ambiguïté que la branche la plus courte de la tête n°7 est la
branche 21, et que cette tête possède 34 branches au total. On peut donc dire
que le rang de la tête n°7 est 21 et que l'ordre de la tête n°7 est 34.
Récapitulons
l'ensemble des résultats de ces observations expérimentales dans un tableau
N° de la tête |
Rang de la tête |
Ordre de la tête |
2 |
2 |
3 |
3 |
3 |
5 |
4 |
5 |
8 |
5 |
8 |
13 |
6 |
13 |
21 |
7 |
21 |
34 |
On
remarque que le rang et l'ordre des têtes de l'ensemble de Mandelbrot forment
deux suites de Fibonacci,
c’est-à-dire des suites de nombres où chaque terme est égal à la somme des deux
termes précédents. On peut donc en déduire le rang et l'ordre des têtes n°8,
n°9, n°10, etc... sans les avoirs observés :
N° de la tête |
Rang de la tête |
Ordre de la tête |
1 |
1 |
2 |
2 |
2 |
3 |
3 |
3 |
5 |
4 |
5 |
8 |
5 |
8 |
13 |
6 |
13 |
21 |
7 |
21 |
34 |
8 |
34 |
55 |
Si on appelle Fn les termes de la suite de Fibonacci
avec F1 le premier terme et F1=F2=1,
on peut remarquer que le rang de la tête numéro n est égal à Fn+1
et l'ordre de la tête numéro n est égal à Fn+2.
Le
rang et l'ordre d'une tête étant deux termes consécutifs de la suite de
Fibonacci, nos observations nous permettent maintenant d'affirmer que :
Le rapport
entre l'ordre et le rang d'une tête de l'ensemble de Mandelbrot, tend vers le
nombre d'or lorsque le numéro de la tête tend vers l'infinie.
Ou encore :
Autrement
dit, pour une tête dont le numéro est suffisamment grand, on peut écrire que :
Ordre = Rang x nombre d'or
L'ensemble
de Mandelbrot complet est donc construit autour du nombre d'or.
Les fractales présentent ainsi de nombreuses
propriétés que nous allons vous présenter maintenant.
Dans un premier temps, nous verrons
l’autosimilarité, puis la dimension fractale et enfin nous étudierons le lien
qui relie les fractales et la théorie du chaos (avec la fractale de Feigenbaum).
A)
Autosimilarité
L'autosimilarité est le
caractère d'un objet dans laquelle on peut trouver des similarités en
l'observant à différentes échelles.
Généralement,
les structures fractales sont construites suivant un mécanisme d'itération (de
répétition) infini et c'est pour cela qu'on retrouve des détails identiques ou
similaires à chaque itération. En effet, dans de nombreuses fractales, nous
pouvons observer uniquement une similarité des détails, qui ne sont pas
toujours strictement identiques au tout. Nous pouvons « zoomer » à
l'infini dans une image fractale et il y aura toujours autant de détails. Dans
le cas de la courbe de Von Koch les détails sont rigoureusement identiques,
c’est donc ici un exemple très simple de cette propriété. C'est pourquoi, lorsque
nous regardons une portion de cette figure il est impossible de définir
l’échelle à laquelle nous l’observons, ou si nous avons fait un zoom de 10
fois, 100 fois, ou 1 million de fois. Cette propriété montre que les images
fractales théoriques ne font apparaître aucune autre figure géométrique ou
aucune courbe mathématique : malgré un zoom à l'infini, nous constaterons
toujours de nouveaux détails. C'est cet aspect particulier de la notion
d'infini qui rend les fractales si fascinantes et qui a contribué à leur
popularité.
Exemple d’autosimilarité : ensemble de Mandelbrot
Cet ensemble fractal est impressionnant
et les détails que nous y trouvons en zoomant et parcourant l'objet sont
spectaculaires.
La
mise en abyme (on écrit parfois aussi mise en abîme) est un
procédé consistant à incruster une image en elle-même ou, d'une manière
générale, à représenter une œuvre dans une œuvre de même type. On y retrouve
ici le type d’autosimilarité qui constitue également le principe des fractales.
Dans certaines œuvres de théâtre et de cinéma, un comédien joue le rôle d'un
comédien qui joue un rôle (procédé appelé communément « théâtre dans le
théâtre »). Ce procédé crée un
trouble dans la convention narrative : il permet de donner le tournis
au lecteur ou à l'auditeur qui rapidement ne sait plus qui parle.
Passons maintenant à une propriété
complexe : la dimension fractale.
B)
Dimension fractale
La dimension et la longueur sont deux termes qui ne
signifient pas la même chose. Rappelons la dimension d’objets courants par des
exemples:
·
Un point ne se mesure pas : il a pour dimension 0.
·
Une ligne droite, une courbe, est mesurée en mètre : elle a pour dimension
1
·
Une surface plane comme un quadrilatère ou un disque est mesuré en mètre
carré : les surfaces ont pour dimension 2.
Prenons
le cas d’un carré. Un carré est un objet de
dimension deux car il ne peut être représenté que dans un espace à deux dimensions,
c’est-à-dire dans un plan où un point est repéré par deux nombres (abscisse et
ordonnée). Cependant, la dimension du carré peut être interprétée d’une autre
façon.
Multiplions
la longueur de son côté par deux. Nous obtenons la figure ci-dessous.
Or nous remarquons que la surface du carré a été multipliée, elle, par
un facteur 4, c’est-à-dire 22 (« deux puissance 2 »). De
même, si l’on dilate ce carré par 3, sa surface sera multipliée par 9, soit 32.
Une dilatation par n multiplie la surface de la figure par n2.
(Dimension 2=> m² => mètre carré)
·
Un volume, comme le cube ou la boule, est mesuré en mètre cube : les
volumes ont pour dimension 3.
Dans le cas du cube, une multiplication de la longueur du côté (ou une
dilatation) par 2 provoque un accroissement du volume par 23=8.
De
façon générale, une dilatation par n multiplie le volume du cube par n3.
Étudions
maintenant le flocon de Von Koch. Si l’on dilate le flocon par 3, on obtient un
nombre de petits segments 4 fois supérieur (12 segments avant dilatation, 48
segments après dilatation).
On
peut donc dire que le flocon a été “multiplié par 4 (car on ne s’intéresse pas
à la surface du flocon, mais au nombre de petits segments qui le composent).
Quand la fractale présente la propriété d’autosimilarité,
sa dimension fractale peut se calculer comme ce qui suit :
où la fractale de départ est formée de n
exemplaires dont la taille a été réduite d'un facteur h
(pour homothétie). Malheureusement le logarithme népérien étant une notion de
terminale nous ne pouvons pas vous expliquer comment cette formule a été
réalisée.
Pour les figures habituelles
formées de lignes droites ou courbes de la géométrie classique cette dimension
vaut 1, mais la dimension fractale peut prendre des valeurs qui ne sont pas des nombres entiers : elle est
supérieure à 1 et inférieure ou égale à 2, mais la dimension 2 ne peut
pas être dépassée car c'est la dimension euclidienne des surfaces.
C) Fractale et théorie du chaos, (l’effet
papillon)
« Un papillon qui bat des ailes au
Brésil peut déclencher une tornade au Texas »
Une infime modification des conditions initiales peut
entrainer un impact énorme sur les conséquences : on appelle ce phénomène le
chaos.
Prenons l’exemple du flipper.
La bille propulsée n’aura jamais la même direction. De toutes petites
différences dans la position initiale des billes ou dans la force avec laquelle
elles sont propulsées se traduiront par des changements importants dans leur
trajectoire. De même on a supposé que le battement de l’aile d’un papillon
pouvait modifier radicalement l’avenir climatique voire créer un ouragan.
La notion de fractale et la
théorie du chaos sont deux concepts provenant de principes très différents mais
on peut faire le rapprochement entre les deux. Lors de l’étude d’un objet fractal ou d’un objet chaotique, nous ne
pouvons prévoir la valeur, même approchée, d’un point intermédiaire en
connaissant deux autres points très proches.
Mandelbrot a imaginé que la forme complexe d’une
fractale est peut-être due à des mécanismes simples répétés un très grand
nombre de fois et superposés. C’est comme cela qu’il a permis le rapprochement
avec une autre théorie innovante émergée à la même époque que celle des
fractales : la théorie du chaos. Edward Lorenz, météorologiste de
formation, fut l’un des premiers à s’intéresser au phénomène du chaos. D’autres
chaoticiens et lui-même ont constaté qu’une simple équation répétée un grand
nombre de fois peut générer une suite de nombres sans cycle, imprévisible :
nous disposons alors d’un véritable générateur de hasard. C’est comme cela que
Lorenz a supposé que le battement d’aile d’un papillon pouvait engendrer des
désastres !
Chaos
et fractales sont des concepts intriqués. Ainsi, certains pensent aujourd'hui que
la totalité des formes de la nature, y compris celles qui paraissent les plus
compliquées, les moins symétriques, les plus détaillées, ont pour origine de
simples processus chaotiques qui génèrent des formes à propriétés fractales
plus ou moins évidentes (pour les mathématiciens, les notions de fractales et
de chaos sont toutes deux basées sur des relations de type non linéaires).
Le point commun de toutes ces nouvelles idées, c'est la répétition.
Les fractales et le chaos naissent de la répétition.
Précisons
enfin que les fractales mathématiques, dans cet univers complexe et incalculable,
représentent seulement l'un des aspects de ces lois du hasard, et non la seule
forme qu'elles peuvent adopter.
La fractale de FEIGENBAUM:
Mitchell FEIGENBAUM, né en 1944 à Philadelphie
(USA), est un mathématicien et physicien
qui a étudié la théorie du chaos. Il a découvert durant ses recherches une
constante qui porte son nom : S ≈4,669 201 609 102…
Cette première constante que FEIGENBAUM
a trouvée en 1975 est le coefficient de contraction horizontale.
Cette constante est très curieuse car on
la retrouve dans les phénomènes physiques : dynamique des fluides,
électroniques, lasers, acoustique… IL semblerait donc que cette constante joue
un rôle important (comme π et e). On trouve même un lien entre l’ensemble de Mandelbrot
et le diagramme des bifurcations. Comme on retrouve les nombres obtenus
précédemment dans des nombreux phénomènes physiques, des systèmes
hydrodynamiques, cela permet de déterminer si ces systèmes sont stables et à
quel moment ils peuvent devenir instables.
On
peut illustrer la célèbre phrase de LORENZ : « Un battement
d’aile de papillon au Brésil peut entraîner une tornade au Texas » par
l’exemple suivant :
Prenons k=4 et (Un)
la suite définie par :
U0=0.1 et Un+1=4Un (1-Un) pour tout entier naturel n,
Et la suite (Vn) définie
par :
V0=0.1+10-30 et Vn+1=4Vn
(1-Vn) pour tout entier
naturel n.
On s’attend à un comportement
quasi-identique des suites (Un) et (Vn).
Donc si on représente graphiquement les
points (Un ; Vn) ces points devraient êtres très
proches de la droite d’équation y=x.
Mais il n’en est rien! On peut
le constater sur le graphique
suivant (réaliser ave un calculateur travaillant avec 1000 décimaux) :
Les suites ont un comportement chaotique : nous
n’avons pas pu prévoir leur représentation graphique. C’est ainsi pour le
battement d’aile d’un papillon. Cette théorie est aussi illustrée dans le film
« L’effet Papillon » où Evan TREBORN à la faculté de changer son
passé. Il va d’abord mettre son don au service de ceux dont les vies ont été
brisées, notamment sauver la seule fille qu’il ait jamais aimée. Mais Evan découvre
que son don puissant est incontrôlable : lorsqu’il change une moindre
chose, même infime, tout change et a des effets catastrophiques sur le présent.
Fractale de FEIGENBAUM
Certains
objets fractals ne satisfont pas toutes ces propriétés, tout en étant des
modèles fractals étudiés.
Conclusion :
Nous pouvons conclure que la beauté et
la forme des fractales présentent des ruptures et des continuités. En effet si
nous faisons un zoom sur une quelconque partie d’une fractale nous retrouvons
toujours la même construction, la même forme mais si sa longueur croit
indéfiniment, sa surface, elle, est stabilisée à un moment donné (son aire est
limité) la surface d’une fractale peut se contenir dans un carré. Ainsi les
fractales se distinguent des autres domaines scientifiques. Elles font en
quelque sorte un pont entre l’art (la beauté), un moyen d’expression et de
création fondé sur les émotions et l’imaginaire, et la science, une discipline
théorique, expérimentale et cohérente. Les fractales sont devenues, depuis
quelques années, un domaine d'étude en pleine expansion. C'est un genre de
figure que l'on retrouve aussi bien en mathématiques, qu'en biologie, en
géographie, en physique, en géologie et même en art ou au cinéma, où elles
servent à créer des paysages étranges. Dans la littérature, le procédé
d’autosimilarité (mise en abyme) entraîne souvent une sensation de vertige. Les fractales ont permis de montrer une autre vision
du monde. Cependant elles restent un domaine scientifique où les chercheurs ont
encore beaucoup de choses à découvrir, à comprendre et à apprendre.
Lexique :
Fractal ou fractale : Se dit de
figures mathématiques dont la détermination repose sur le principe
de la fragmentation. Partie des mathématiques qui étudient et déterminent ces figures.
Ce mot existe au genre
féminin et masculin.
Géométrie fractale : La géométrie est la partie des mathématiques qui
étudie les figures de dimension fractale.
Bibliographie :
http://fractales.sectionpc.info/tpe%20fractales.pdf
http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/mathematiques/d/les-fractales_234/c3/221/p1/
http://fractals.iut.u-bordeaux1.fr/jpl/dimension.html
http://icosaweb.ac-reunion.fr/Algorithmes/Geometrie/Fractales/TPEFractalesAvril2003B.pdf
http://www.jutier.net/contenu/fractale.htm
http://www.supinfo-projects.com/fr/2005/fractales_theorieduchaos_2005/
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1709.htm
http://eljjdx.canalblog.com/archives/2008/08/03/10122451.html
http://pharouest.ac-rennes.fr/e290062K/projets/fractales/applications/applications.htm
http://framy.free.fr/fibonacci%20dans%20mandelbrot.htm
http://danae.u-bourgogne.fr/Equipe/Pages/fractales/autosim.php
http://gely.info/la-dimension-fractale/
http://www.surfutile.org/l.effet.papillon.htm
http://www.olivierlanglois.net/fractal/ffract.html
http://www.weesk.com/art-digital/fractales-kaleidoscopes/fond-ecran-pearlflowers-pond
Livre Nathan « Les maths, c’est
magique ! »
http://ann.ledoux.free.fr/pmwiki/pmwiki.php?n=Main.MiseEnAbyme
http://m.grabarczyk.over-blog.fr/article-31478816.html