La Pile à Combustible
Introduction
Est-ce une technologie nouvelle ?
Les piles à combustible ne sont pas une technologie
nouvelle. En effet, elles ont été découvertes en 1839 par Sir William Grove.
Jusqu'au milieu de ce siècle, elles sont restées oubliées,
jusqu'à ce que l'on s'y intéresse de nouveau avec les programmes spatiaux
des années 1960.
Depuis le début des années 1990, elles suscitent
de plus en plus d’intérêt. Les prises de position du gouvernement américain
en faveur de l’hydrogène et les engagements des instances européennes y sont
pour beaucoup. Le programme CUTE (Clean Urban Transport for Europe) par exemple
développe de plus en plus de véhicules fonctionnant à l’aide de la pile à
combustible ( Madrid a été la première ville à avoir
un bus à hydrogène en mai 2003). En plus des véhicules les fabricants d’ordinateurs,
entre autres, annoncent les premiers portables avec pile dés cette année.
Articles, reportages, déclarations se succèdent,
et les piles sont parfois présentées comme la solution à terme dans les transports
(surtout automobile mais aussi maritime), la production d'électricité (et
de chaleur), l'alimentation des portables (téléphone et ordinateurs) même
si le chemin reste long jusqu'à leur éventuelle percée dans l'une quelconque
de ces applications.
Pourquoi les piles ?
L'un des facteurs
déterminants de cette évolution vient des problèmes climatiques et de la nécessité
de réduire les émissions de gaz à effet de serre (notamment le CO2).
On recherche des moyens de production d'énergie moins polluants. L'Union Européenne
s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 8% par rapport à 1990 d'ici 2008-2012.
Par ailleurs, l'accroissement de la population
mondiale et l'industrialisation des pays en voie de développement va entraîner à terme une augmentation des besoins énergétiques
(électricité...). Dans le domaine automobile, malgré les progrès des moteurs
en termes de consommation ( moteurs diesel), les
besoins globaux en pétrole sont en augmentation du fait de la croissance du
nombre des véhicules au niveau mondial et de l'augmentation des distances
parcourues.
1°)
Principe des piles à combustible
Dans son principe, une pile à combustible ne diffère des piles électriques que par le mode de stockage du combustible et du comburant, qui ne sont plus emmagasinés dans le générateur, mais proviennent de l'extérieur de la pile.
1.1°)Principe
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Une
pile à combustible permet de convertir directement de l'énergie chimique en
énergie électrique.Par ailleurs, le combustible est fourni en continu à la
différence des piles traditionnelles (pile au Zinc). On peut ainsi obtenir
du courant de façon continue.
L'un des intérêts de la pile à combustible est que les températures sont d'un niveau plus faible que dans les turbines ou les moteurs à combustion. Ceci permet entre autres d'éviter la formation de Nox (oxydes d’azote). Cependant à ce niveau de température, la plupart des carburants carbonés traditionnels sont trop peu réactifs et seul l'hydrogène convient. Le méthanol peut aussi être utilisé dans les piles directes à méthanol, mais leurs performances restent pour le moment inférieures à celles des piles à hydrogène. Pour utiliser des combustibles types méthane ou autres alcools, il faut des températures de fonctionnement bien plus élevées: 800 à 1000°C. La réalisation de piles fonctionnant à de telles températures est problématique: on préfère donc utiliser de l'hydrogène.
Une
cellule élémentaire
est constituée de 3 éléments:
·
deux électrodes,
·
un électrolyte
L’électrolyte
est un matériau qui bloque le passage des électrons.
Les
deux électrodes sont séparées par l'électrolyte. A l'anode, on amène le combustible
(le plus souvent de l'hydrogène, parfois du méthanol). La cathode est alimentée
en oxygène (ou plus simplement en air, enrichi ou non en oxygène).
En
plus des deux électrodes et de l’électrolyte, les piles à combustibles sont
constituées de plaques bipolaires accolées aux supports d’anode et de cathode.
Ces plaques ont plusieurs rôles primordiaux au fonctionnement de la pile.
En effet, elles servent à :
-Canaliser les gaz venant de l’extérieur
-Collecter le courant
-gérer les flux d’eau créé au sein
de la pile
Généralement
en graphite, ces plaques doivent être conductrices du courant ; mais
aussi permettre une diffusion homogène des gaz jusqu’aux électrodes ainsi
qu’intervenir dans la gestion de l’eau à évacuer ou à apporter pour le refroidissement
de la pile. La structure de ses ensembles est constitué de canaux qui y sont gravés pour permettre le passage
des réactifs.
Voici un schéma simplifié de la pile à combustible permettant d’identifier les différents éléments qui la composent :
Dans
le cas d’une pile hydrogène-oxygène, on a une oxydation de l’hydrogène à l’anode
et une réduction cathodique de l’oxygène à la cathode.
Dans le cas où l’électrolyte est acide :
H2 ->
2H+ + 2e-
Dans le cas où l’électrolyte est basique :
H2 + 2OH- ->
2H20 + 2e-
Il s’agit d’une réaction catalysée.
La molécule de dihydrogène réagit en
libérant deux électrons, qui circulent dans le circuit électrique qui relie
l’anode à la cathode.
Dans le cas où l’électrolyte est acide :
1/2O2 + 2H+ + 2e- ->
H2O
Dans le cas où l’électrolyte est basique :
1/2O2 + H2O + 2e- ->
2OH-
Le bilan total de cette réaction
est :
H2 + 1/2O2 -> H20 + chaleur
Comme
l’indique le schéma ci-dessus, l’anode est chargée en hydrogène (H2)
provenant d’un réservoir. La cathode est chargée en oxygène (O2)
provenant de l’air. Dans l’anode, les molécules d’hydrogène se dissocient.
Tandis que les ions H+ diffusent dans l’électrolyte, les électrons
sont contraints (l’électrolyte est un isolant) de circuler dans un circuit
externe : un courant électrique continu est donc crée liée au déplacement
de ces électrons.
Dans
la cathode, électrons, ions H+ et oxygène se combinent pour former
de l’eau. Les électrons vont de l’anode (l’électrode où se produit l’oxydation)
jusqu'à la cathode (l’électrode où se produit la réduction). Le pôle négatif est donc l’anode et le pôle positif
la cathode. Le courant qui circule, par convention, du pôle positif vers le
pôle négatif circule donc dans le sens de la cathode vers l’anode. Cette réaction
produit également de la chaleur qui peut être récupéré. La pile à combustible
continue de fonctionner tant qu’elle est approvisionnée en réactifs. Pour
éviter que la pile ne chauffe trop, de l’eau de refroidissement circule de
façon continue dans la pile.
Le
schéma suivant résume en quatre étapes le fonctionnement de la pile expliquée
ci-dessus. :
On compte actuellement 6
types de pile à combustible:
• AFC (Alkaline fuel Cell),
• PEMFC (Polymer Exchange Membran Fuel Cell),
• DMFC (Direct Methanol Fuel Cell),
• PAFC (Phosphoric Acid Fuel Cell),
• MCFC (Molten carbonate Fuel Cell),
• SOFC (Solid Oxid Fuel Cell).
Ces piles se différencient selon la nature de leur
électrolyte et de là par le niveau de leur température de fonctionnement,
leur architecture et les domaines d'application dans lesquels chaque type
peut être utilisé. Par ailleurs, chaque pile a des exigences différentes en
termes de combustibles.
Les domaines
d'application pour les piles sont les suivants:
les applications portables,
les applications spatiales,
les applications sous
marines,
les groupes de secours,
les applications automobiles
(voiture et bus),
la cogénération (industrielle
ou groupements d'habitations),
la production centralisée
d'électricité
Les
piles à combustibles peuvent se développer dans divers domaines. Mais c’est
le domaine de l’automobile qui semble susciter le plus grand intérêt pour
cette nouvelle technologie. C’est pourquoi
nous allons développer dans cette partie l’application des piles à combustible
à l’automobile bien que ces piles puissent se développer dans une multitude
d’autres domaines.
3°)Applications
automobiles
Face à l'augmentation du prix du pétrole (la
barre fatidique des 50 dollars est franchie!) et à l'aggravation des problèmes
climatiques, il semble nécessaire de trouver des alternatives, que ce soit
les véhicules hybrides ou les véhicules électriques, voire des véhicules roulant
avec des carburants alternatifs. En ce qui concerne ces derniers, de nombreux
travaux sont ou ont été réalisés: GPL, gaz naturel sont les plus connus, mais
il y a aussi des carburants comme le DME (dimethylether), l'éthanol, le méthanol.
L'utilisation de ces carburants ne permet de réduire qu'en partie les émissions
de gaz à effet de serre. Une autre voie choisie est celle des véhicules électriques:
ceux-ci ne sont pas une découverte récente, mais ce n'est qu'après les travaux
faits sur les piles dans le domaine spatial et les crises pétrolières que
les constructeurs automobiles commencèrent à s'intéresser vraiment à ce type
de véhicule.
On distingue deux applications des piles dans le domaine
de l'automobile: la propulsion du véhicule et l'alimentation en électricité
des appareils de bord (climatisation, appareils électroniques, confort), avec
ce qu'on appelle une APU (Auxiliairy Power unit).
La pile à combustible utilisé pour la propulsion sera
la PEMFC car c’est la seule qui satisfait aux critères de rapidité et de niveau
de température (60-100°C). Pour les APU, la PEMFC et la SOFC sont aussi citées.
3.1°)Quel carburant utiliser ?
L'hydrogène
est par définition le meilleur carburant pour alimenter la pile à combustible:
pas d'émissions de CO2 et de meilleures performances pour la pile. Pour le
moment, il est surtout stocké soit sous forme gazeuse (haute pression: de 300 à 700 bars) ou liquide (à - 253°C). Mais ces formes de stockage ne sont pas totalement
satisfaisantes en termes de densité volumétrique. D’autres technologies sont
à l’étude : les hydrures métalliques, les nanotubes etc. … dont on espère
de meilleurs résultats en termes de volume, poids, sécurité et dépense énergétique ;
elles sont cependant loin d’être mûres.
L'utilisation
de l'hydrogène nécessite dans tous les cas la mise en place de l'infrastructure de production, de transport
et de distribution avec par exemple des stations-service (où l'hydrogène
pourrait être obtenu par reformage du gaz naturel). Mais si l'hydrogène devait
être utilisé, on se retrouverait face au problème de l'œuf et de la poule:
qui doit être introduit en premier: les véhicule à pile ou l'infrastructure
nécessaire ?
Voici une image d’un véhicule conçu par le groupe PSA
Peugeot-Citroën fonctionnant à l’aide
d’une pile à combustible :
3.2°)Les
avantages des véhicules PAC (piles à combustible)
Les véhicules fonctionnant à l'hydrogène ne rejettent
que de l'eau; ce sont des véhicules "Zéro Emission" (ZEV). Néanmoins
on ne peut considérer la voiture seule, il faut aussi considérer la fabrication
du carburant. On distingue ainsi les émissions du puits au réservoir (WTT)
et celles du réservoir à la roue (TTW). Pour une voiture à l'hydrogène, les
émissions TTW sont presque nulles.
Cependant, quand on calcule ces émissions sur un bilan
complet avec toutes les étapes du "puits à la roue" (WTW), on obtient
un large spectre où les véhicules à hydrogène ne sont pas toujours gagnants!!
Tous ces bilans sont à prendre avec une extrême précaution car les calculs
dépendent énormément des chaînes de production de carburant choisies.
3.3°)Quand apparaîtront les
véhicule à PAC ?
Malgré les importants travaux réalisés sur ces véhicules,
il reste encore de nombreux progrès à faire en termes de coût, de place, de
poids et de performances atteintes par le système. A ceci s'ajoute celui de
la production, du transport et du stockage de l'hydrogène (et éventuellement
choix du carburant de transition). Cette révolution n'est donc pas pour demain,
les constructeurs tablent plutôt sur 15 à 20 ans pour que ces véhicules atteignent
une part de marché intéressante.
Les constructeurs ont souvent repoussé la date de sortie
des pré-séries - ainsi, la date de 2004-2005
était donnée comme celle du lancement des véhicules à pile. On voit aujourd’hui
qu'ils ont été un peu optimistes, mais des véhicules PAC sont effectivement
apparus, même si c'est loin d'être la percée attendue. DaimlerChrysler domine
de loin le paysage avec ses bus et sa dernière génération de véhicules PAC
(f-cell) et a annoncé, 100 véhicules en service fin 2004. Ils sont suivis
d'assez loin par Toyota, Honda et Ford. En 2002, Toyota a livré ses premiers véhicules PAC (FCHV) dans des Universités
américaines (Davis et Irvine) et Honda a livré une FCX (son propre modèle de véhicule PAC) à la mairie
de Los Angeles. Parallèlement, en 2003, le programme européen CUTE (Clean Urban Transport for Europe),
visant à tester 3 bus Citaro dans 9 villes Européennes a été lancé avec succès.
Alors, 2005? 2008? 2010? Ce qui est
sûr, c'est que cette percée prendra du temps. Dans les premières années, on
peut estimer que peu de véhicules seront produits: il s'agira de flottes captives
plutôt destinées à des entreprises, des agences gouvernementales, des taxis
avec un rayon de déplacement limité.
Ci-dessous la photo du premier prototype de véhicule PAC de Toyota : le Toyota FCHV
L’un des principaux inconvénients
de ces véhicules PAC est qu’il faut stocker l’hydrogène dans la voiture. Comme
nous l’avons vu dans la 1ére partie de cet exposé, le stockage de l’hydrogène
pose de nombreux problèmes. Une des solutions à ce problème est le Reformeur.
4°) Le Reformeur
L'hydrogène pur n'existant pas à l'état naturel, il
est nécessaire de le produire.
Au niveau de la pile à combustible, on distingue les
cas suivants:
•
la pile est alimentée
directement par hydrogène (produit
en dehors du système par vaporeformage (en général du gaz naturel), par oxydation
partielle, par électrolyse..., et stocké par exemple dans un réservoir),
•
l'hydrogène est produit
au niveau du "système pile" par reformage. On distingue
alors:
• le reformage interne pour les MCFC et SOFC
qui aura lieu dans la pile elle-même,
• le reformage externe pour les PEMFC, PAFC
où il se produit dans un système séparé: le système de reformage
Dans ce dernier cas, le principal auxiliaire est le
reformeur, qui permet à partir d'un composé
hydrocarboné (méthanol, éthanol, méthane, essence ....) d'air ou d'eau de
produire un gaz riche en hydrogène. D'autres organes sont nécessaires: dans
le cas du reformage externe, le combustible initial doit être purifié (présence
de soufre) et la teneur en CO du gaz arrivant à la pile doit être extrêmement
faible (surtout dans le cas des PEMFC qui sont très sensibles au CO). Il faut
aussi gérer les flux de chaleur dans le système.
Dans cette partie nous nous intéresserons aux systèmes
pour les PEMFC, en particulier pour les applications automobiles.
Dans le cas des PEMFC, un système de reformage type
sera constitué:
du reformeur,
du système de purification
des gaz (Shift, PROX, ...),
de la désulfuration
(pour le gaz naturel...),
d'un brûleur,
des échangeurs de chaleur.
Si le reformage est une technique connue dans la production
d'hydrogène (c'est actuellement une méthode utilisée couramment dans la production
de gaz de synthèse dans l'industrie chimique et pétrolière), elle diffère
ici par la taille du système et les quantités de gaz produites. Dans le cas
des applications automobiles, il faut donc faire entrer une
mini usine à gaz dans le véhicule, optimiser son temps de réaction, développer
la commande du système pour pouvoir réagir de façon rapide aux demandes d'hydrogène.
De manière très simplifiée, on peut voir le système
de reformage de la façon suivante:
Reste
encore à résoudre une question cruciale:
"quel carburant utiliser?".
La réponse à cette question diffère d'ailleurs selon le type d'applications:
stationnaire, automobile ou portable. Le gaz naturel devrait avoir de bonnes
chances de s'imposer dans les applications stationnaires, d'autant que le
réseau existe déjà, en revanche pour les applications automobiles, il n'y
a pas consensus parmi les constructeurs entre le méthanol, l'éthanol, le gazole
ou l'essence, pour ne citer que les plus importants.
4.1°)Le reformeur
C'est
le réacteur principal du système de reformage: il est alimenté en carburant
sous forme gazeuse et ainsi que de l'eau ou de l'air.
Il existe en effet trois techniques de reformage selon le mélange à l'entrée :
le vaporeformage:
le carburant réagit avec l'eau,
l'oxydation partielle: le carburant réagit avec l'air,
le reformage autotherme: le carburant réagit
avec l'eau et l'air.
Nous allons développer qu’une seule méthode :
Le vaporeformage que est la méthode la plus utilisée de nos jours. Il est
à noter que cette méthode ne résout pas totalement le problème de la production
de gaz à effet de serre (CO2), mais permet d’utiliser un grand
nombre de carburant pour les automobiles.
Le vaporeformage
Le vaporeformage consiste à mélanger le carburant et l'eau, tous deux sous forme gazeuse.On utilise ce procédé principalement dans le cas où le carburant utilisé est du méthanol. Il se produit une réaction selon l’équation :
CH3OH + H2O ->
3H2 +
CO2
Le vaporeformage est un procédé qu'ont choisi certains
constructeurs automobiles pour leurs prototypes : en particulier DaimlerChrysler
avec la Necar5, Volkswagen avec le projet CAPRI.
Les
réactifs sont sous forme gazeuse : il faut donc les vaporiser et les amener
à la température
du reformage (entre 260 et 300°C
dans le cas du vaporeformage du méthanol), il faut donc
apporter de la chaleur. On peut utiliser
un brûleur qui permet d'obtenir
cette chaleur par
combustion du carburant ou du reste d'hydrogène
venant de l'anode.
On
remarque cependant que lors de cette réaction, un produit se forme en plus
de
l’hydrogène :
le CO. Il faut donc purifier les gaz à la sortie du reformeur.
4.2°)La purification des gaz
Il existe actuellement plusieurs techniques. On distingue
les procédés "chimiques" et
"physiques".
Un des procédés « chimiques » le plus couramment
utilisé est le WATER GAS SHIFT. Cette réaction consiste à faire réagir le
monoxyde de carbone CO avec l’eau selon :
CO + H2O
->
H2 +
CO2
Cette réaction a le double avantage de permettre la
disparition du CO et la formation simultanée d'hydrogène. Selon la teneur
en CO en sortie de reformeur, on peut utiliser un ou deux réacteurs de Water
Gas Shift : on parle alors de HTS (High
Temperature Shift) à des températures entre 350 et 450°C et de LTS (Low Temperature Shift) à des températures
entre 200 et 250°C.
Pour
faire disparaître le peu de CO restant il existe une technique appelée PROX
(preferential oxydation), cette technique consiste à faire réagir le CO avec
de l’oxygène selon l’équation suivante :
CO+1/2O2
-> CO2
Le
réacteur de PROX arrive en général après le Water Gas Shift, il permet de
faire passer le taux de CO de moins d'1% à quelques dizaines de ppm.
Le
gaz ainsi récupéré très enrichi en H2 est ensuite envoyé vers l’Anode de la pile.
Un
des problèmes majeurs de cette technique de reformage est que le coût reste
encore très élevé.
Si la planète veut un développement durable pour tous
ses habitants, elle doit diminuer le
recours aux énergies fossiles au bénéfice des énergies les moins polluantes
et dévoreuses de ressources. Que l’on considère l’augmentation de la
température du globe dû à l’effet de serre, l’échéance des réserves
d’énergies (d’ici 50 ans pour le pétrole), ou l’évolution de la demande mondiale d’énergie, il devient
urgent de développer les ressources d’énergies les plus respectueuses de l’environnement et économes en ressources
naturelles. Excellent convertisseur en électricité de ce vecteur d’énergie essentiel que sera tôt ou tard l’hydrogène,
la pile à combustible devrait alors s’imposer. D’abord limité à des applications où le coût était un facteur secondaire,
ce type de pile peut désormais viser
des marchés quantitativement significatifs, à commencer dans des installations fixes pour la production
d’électricité et de chaleur. Depuis
longtemps, un grand avenir lui est par ailleurs promis pour l’alimentation de véhicules électriques. Cette application,
qui commence à devenir une réalité
pour le transport en commun, demandera encore des efforts de recherche et
de développement pour que les véhicules individuels soient économiquement
rentables. Des verrous doivent donc encore sauter pour assurer la compétitivité
des piles à combustible. Ces verrous
concernent les différents éléments entrant dans la fabrication des piles à combustible, mais concerne aussi
le combustible (hydrogène), notamment pour le stockage. Mais outre les difficultés
technologiques, les choix énergétiques répondent à des enjeux socio-politiques, économiques
et industriels complexes et souvent contradictoires.